Fils de mathématicien, Martin Hairer a su dès le lycée qu’il voulait faire de la recherche. A 17 ans, il créait déjà son premier logiciel, un éditeur de son, capable de convertir et compresser, nommé Amadeus. De nationalité autrichienne, né à Genève, en Suisse, où il a suivi l’ensemble de ses études, ce mathématicien et physicien est aujourd’hui chef du groupe de recherche de Théorie des probabilités et analyse stochastique à l’Imperial College de Londres.

Dans cette émission, il revient sur son parcours impressionnant et sur ses recherches, régulièrement récompensées, notamment par le plus célèbre des prix en mathématiques : la médaille Fields, qu’il a reçue en 2014. S’il évoque avec rigueur les travaux qui lui ont valu cette récompense en compagnie d’Adrien Rossille dans le cadre de la chronique « médiation scientifique », le mathématicien sait aussi faire preuve d’un sens de l’autodérision face à son succès.

Habité par sa passion pour la recherche, davantage tourné vers le monde de l’abstraction et de la théorie que vers les applications « concrètes » pouvant être développées à partir de ses travaux, Martin Hairer défend une approche de la recherche plus solitaire que collective. Au fil de cet entretien, il  raconte aussi son admiration pour le physicien et mathématicien Jean-Pierre Eckmann, qui a dirigé sa thèse intitulée « Comportement Asymptotique d’Equations à Dérivées Partielles Stochastiques », et dont il loue l’approche ludique de la recherche scientifique.